mercredi 24 décembre 2008

Le tai chi du plus grand chinois du monde


Tout autour des grilles du Palais Royal, à Paris, en cette fin décembre, sont accrochées des photos de l'AFP prises en 2008.
L'image de ce couple de Chinois me rappelle une chose qui est souvent dite pendant les cours... "Il faut trouver son tai chi ; pas celui de l'homme le plus grand du monde, ni du plus petit".
A chacun, la vie donne : une morphologie, une tête, un corps, des accidents de parcours... tout cela, à unifier dans un tai chi pour donner libre cours à une sensibilité unique. Le tai chi est une école de toutes les tolérances même s'il exige un temps inouï.

dimanche 26 octobre 2008

La vision du Tchouang-tseu par Billeter


Livre de chevet - Tchouang Tseu est un philosophe* de l'antiquité chinoise. Il serait mort aux environs de 300 ans avant notre ère. Ses écrits sont regroupés dans ce que l'on appelle "le" Tchouang-tseu. Jean-François Billeter, sinologue critique, a prononcé quatre leçons au Collège de France en 2000 qui sont retranscrites dans le petit ouvrage édité par Allia. Jean-François Billeter nous fait redécouvrir la charge critique de ce philosophe que ses commentateurs avait occultée tout un temps :
  • le fonctionnement des choses (Pour le philosophe chinois il faut concevoir le corps comme l'ensemble de nos forces connues et inconnues "celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas" a t'on eu coutume de traduire cette maxime de Tchouang Tseu , mais J.F Billeter revient sur cette traduction qu'il estime erronée et propose plutôt celle-ci : "quand on perçoit, on ne parle pas, quand on parle, on ne perçoit pas" illustration d'une traduction malheureuse...)

mardi 14 octobre 2008

Un nuage de Qi entre Qi Gong et Tai chi


Tai chi ou Qi gong... que choisir - Souvent cette question revient au départ. Qi gong et Tai chi chuan présupposent l'existence d'une énergie vitale subtile qui existe dans tout l'univers, le Ciel, la Terre et dans toute chose vivante (le Qi ou chi) selon les Chinois qui l'étudient depuis plus de 4 000 ans.

Ces deux disciplines partent du principe selon lequel l'intention conduit l'énergie.Là où l'esprit pose son attention, l'énergie se concentre on pourrait même dire qu'elle accourt. Cela n'a rien de théorique. Les Chinois sont des gens très pragmatiques. Il existe toute une série d'exercices qui font ressentir ce mécanisme et c'est amusant à palper. Ces arts développent la sensibilité et ne sollicitent pas le mental.

dimanche 5 octobre 2008

Le tai chi n'est pas un sport de mollasson


Après un cours de tai chi normalement, on a mal aux jambes, on a eu chaud, bref, on a mouillé sa chemise. Car le tai chi est un art martial interne, donc un art du combat où l'on fléchit les jambes et où l'on bouge les pieds, et où l'esprit se réveille. Rien à voir avec la vision de gens endormis, raides comme des piquets et bougeant leurs bras au ralenti comme des zombis - comme on peut en voir dans les jardins publics. C'est pourquoi bien souvent les gens ont un sourire en coin dès qu'on leur parle de tai chi. "Ah oui cette gymnastique très lente !" et éclatent de rire quand on leur explique en plus que c'est un sport de combat ...
En France, les professeurs suffisamment avancés pour enseigner le tai chi comme un véritable art martial interne sont rares. La plupart se contentent d'apprendre un "enchainement" de mouvements. Cet enchainement n'est en fait qu'une chorégraphie qui peut impressionner les néophytes mais est totalement vide si l'on n'y intègre pas les principes plus subtils du tai chi chuan. Connaitre une forme n'est pas un but en soi. Le seul intérêt de la forme est de pouvoir travailler les principes en groupe et de les pratiquer en solitaire.

mardi 29 juillet 2008

Au père Lachaise le tai chi chuan (TaiJi Quan) inspire

Au Père Lachaise... franchement, cela n'est pas facile de se retrouver pour une séance matinale à la chinoise entre : les petits pavés retors, la pente omniprésente, les familles en deuil, les corbeaux criards, les chats curieux, la fumée du crématorium, les touristes bavards dès que les beaux jours arrivent , et bien sûr aussi les jardiniers, très actifs sur la colline et donc toujours prompts à faire vrombir une tondeuse à vos oreilles mais avec un grand sourire gentil.
Pourtant, pendant quelques années avec des amies inscrites au même cours, nous nous sommes retrouvées chaque vendredi, à l'ouverture, vers 8 h 15, afin de s'entraîner à la forme longue pendant une heure, par tous les temps. Et finalement avec un peu de mal, on l'a trouvé le petit coin idéal et... secret. Pas si loin de l'allée où reposent les corps de Frédéric Chopin, Michel Pettruciani et Pierre Desproges. J'avoue que je ne savais pas que l'on n'avait pas le droit de pratiquer en cette enceinte de recueillement - si extraordinaire. C'est l'historien du cimetière à qui je racontais ces rendez-vous des années plus tard qui m'a répondu à la fin de mon histoire : "Vous avez eu de la chance de ne pas tomber sur moi, je vous aurais chassé à coups de pieds au c..."
A Chiera.

lundi 28 juillet 2008

Pas de tai chi aux JO de Pékin 2008

Dans la province du Henan ou, ici, à Pékin, ils sont des milliers à suivre l'enseignement du temple de Shaolin, berceau du wushu traditionnel. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Les sports de démonstration, comme le «wushu gong fu», ont été supprimés des JO depuis 1996. Mais il y aura bien une compétition parallèle à Pékin.
Contrairement au Japon et à la Corée qui auront su faire accepter l'un le judo (1) l'autre le taekwondo (2), la Chine n'aura pas réussi à faire admettre le kung-fu en démons­tration pour les Jeux de Pékin. Pour la bonne et simple raison que les sports de démonstration ont été supprimés à l'issue des Jeux d'Atlanta en 1996, pour cause de programme trop chargé.
Mais finalement, qui le saura ? Pas les Chinois. Les autorités, passées maîtres dans l'art de la communication, ont organisé des compé­titions en parallèle des Olym- piades. Simplement, les médailles ne seront pas labellisées CIO…
Au demeurant, le terme kung-fu est incorrect. Il vient du cantonais et signifie en gros «maîtrise d'une technique». Il a été popula­risé dans les années 1970 par les films de Bruce Lee, né aux États-Unis, mais qui a vécu sa jeunesse à Hongkong (où l'on parle cantonais). L'art martial pratiqué par Bruce Lee était le wing chung kung fu. N'est restée que la fin.
Les Chinois désignent leurs arts martiaux par le terme wushu. Wushu gong fu (en mandarin) signifie «maîtrise d'art martial chinois». Il en existe plusieurs centaines mais la modernité signifiant en Chine aussi simplification, le wushu moderne n'en comporte plus que deux, le wushu taolu, qui s'apparente à de la gymnastique et est donc noté par des juges, et le wushu sanda, un sport de combat. Les deux formes seront en dé­monstration à Pékin.
Les Chinois ne désespèrent pas de faire du wushu moderne, no­tamment du sanda, un sport olympique. Il faudra prouver qu'il est pratiqué dans au moins cinquante pays sur trois continents chez les hommes et trente-cinq pays, également sur trois continents, chez les femmes.
C'est difficile car chaque club de wushu, ou de kung-fu en Occident, se réfère à une école spécifique autoproclamée la meil­leure, concurrence oblige. Chaque école prône son wushu, ou plus exactement sa boxe, dont certaines sont tirées de l'imitation des animaux (tigre, serpent, singe, ours, mante religieuse, aigle,…). Cela pour celles qui pratiquent le style externe (yang). Celles qui s'adonnent au style interne (yin), comme le célèbre tai-chi (ou taiji), prônent une gymnastique douce à usage thérapeutique, à l'instar du yoga.
Une discipline hétéroclite
Toutes se réfèrent néanmoins peu ou prou au temple de Shaolin où serait né l'art martial chinois, sur le mont Song, une des cinq montagnes sacrées de Chine, dans la province de Henan (600 kilomètres au sud de Pékin). Ironie de l'histoire, c'est un moine bouddhiste, Bodhidharma, qui aurait apporté ces techniques, vers 475 après J.-C., au temple de Shaolin. Les autorités chinoises accréditent cette légende, une fa­çon très politique de suggérer que les Chinois n'ont pas de leçon à recevoir en matière de bouddhisme, fût-ce du Népal, même si, de l'avis général, le kung-fu s'inspire du taoïsme.
Toutes ces raisons expliquent les réticences du Comité olympique à valider une discipline si hétéroclite. À moins de faire le distinguo, comme le propose, diplo- mate, Qian Daliang, manager du temple Shaolin : «Le wushu chi­nois appartient à la catégorie des sports de compétition, tandis que le wushu de Shaolin est un art martial traditionnel.»
(1) En démonstration à Tokyo en 1964, devenu olympique en 1968 à Mexico.
(2) Lors des Jeux de Séoul en 1988.
 [source : Le Figaro Art martial chinois, le kung-fu exclu de la vitrine olympique
Gérard Nicaud 28/07/2008]