mardi 18 janvier 2011

La respiration inversée déracine, c'est la respiration naturelle de l'effort


Séance du mardi 18 janvier 2011 - Les cours de tai chi de niveaux moins avancés que le sien - en principe - sont l'occasion de réaliser que l'on n'est pas si avancé que cela finalement. En réalité on n'entend pas les mêmes choses, peut être parce que l'on pense qu'elles ne nous sont pas destinées...

Jean-Michel Chômet, le professeur, s'est surpassé en explications ce matin sur le thème de la respiration inversée.

Qu'est ce que la respiration inversée ?
C'est la respiration naturelle de l'effort, celle que le corps emploie instinctivement quand il veut sauter en l'air ou pousser un objet très lourd ; elle ne se commande pas par la tête. "Elle se fait".

A quoi la reconnait on ?
Dans les arts martiaux, l'effet est radical. Si l'adversaire pousse avec un doigt dans la paume ouverte de l'autre, le partenaire poussé qui respire de la sorte déracine l'adversaire par les pieds, alors qu'avec une respiration normale sa poussée agit sur le haut du corps de l'autre. La démonstration est éclairante. Jean-Michel Chômet produit un bruit de roulement très particulier quand il l'utilise pour la montrer à ses élèves.


Le pratiquant qui respire de manière inversée en conscience ressent à l'intérieur, une pression interne qui le ceinture et appuie vers le bas.

Le parapluie,l'ombrelle, le soufflet de forge
Si l'on prend l'image du diaphragme en forme de parapluie à déployer, rien le doit l'obstruer dans le haut du corps, d'où l'importance de savoir libérer les aisselles, et avoir assoupli sa cage thoracique... tout le travail préparatoire des premières années de pratique sert à détendre et détendre encore le corps en entier, tout en gardant une attention mobilisée, tous les sens en alerte.

Le mouvement qui la déclenche suppose une pensée pluri-dimensionnelle dans les trois dimensions : haut-bas, gauche-droite, avant-arrière.

Un mouvement l'amorce par quatre déclencheurs naturels spontanés sollicités : situés derrière la tête (occiput), dans le bas du dos pour un pompage crano-sacré (haut bas) et associés à une ouverture des omoplates (gauche-droite) et au fléchissement de l'aine. " Le vide créé par l'action d'ouverture dans deux directions opposées amène une aspiration de l'air" (mensuel Génération Tao n° 43 - février 2007).

Point technique
Dans la respiration normale, l'air apporté par l'inspir et l'air expiré ne se rencontrent pas. L'un chasse l'autre.
Dans la respiration inversée, lors de l'inspir, les deux souffles (extérieur et intérieur) se rejoignent et c'est à l'expir que les deux souffles se séparent. Cela produit une perméabilisation des canaux. "Les souffles pénètrent dans le canal énergétique central entraînant ainsi une expérience de paix et de félicité" (n° 43 de Génération Tao)

Les maîtres taoïstes et tibétains la décrivent comme une pratique de jouvence pour nourrir la vie et reconstituer, en partie, la vitalité car "le souffle extérieur vient nourrir le souffle intérieur qui sinon se tarit progressivement à travers nos activités..." (magazine Génération Tao n° 43 - février 2007 ). Dans les six yogas de Naropa, elle est nommée Tsalung ("tsa" signifie canaux, "lung" souffles). Elle est pratiquée dans la forme japonaise du Chan chinois, le Zen.

Mais elle est dangereuse pour la santé si on essaie de la faire de manière malhabile avec un corps pas suffisamment détendu notamment, elle peut alors à la longue bloquer le plexus solaire et la gorge.

Tout cela peut paraître bien compliqué, alors que sauter en l'air c'est si simple quand on a deux jambes et un peu de vitalité et... si cela permet de rajeunir un peu. Essayez !

2 commentaires:

Yola Le Douarin a dit…

Tu y arrives?

@marisesargis a dit…

...Non pas clairement ; je m'entraine en cours, par des tas d'exercices préparatoires, mais je ne pratique pas suffisamment, donc je ne suis pas assez détendue. Je ne la recherche pas, j'essaie de comprendre, de ressentir ce que je peux et un jour viendra, où, peut être, quelque chose sortira à son heure, qui sait ?