dimanche 12 septembre 2010

Ce jour là, Willy Ronis manquait sur la plage de l'île d'Oléron, alors...

La grande plage sur l'île d'Oléron, un jour du mois d'août 2010 (photo M.S.)

Ce jour là je me suis prise, un peu, pour Willy Ronis. Je venais de voir une exposition de ses photos à Paris. Mon petit Canon trainait dans ma main désœuvrée, quant, tout à coup, j'ai entendu, derrière moi , un tonitruant "Allez", suivis de "hop ! hop ! hop !" vigoureux. Puis, cette bande de lascars a déferlé à folle allure, s'est jetée dans la mer, pour ressortir, sans quitter son rythme infernal. J'ai armé et shooté. Je n'y croyais guère. Et puis, surprise, cette photo tombée du hasard m'a plu, même si je demande humblement pardon aux sujets qui n'ont rien demandé et se retrouvent sur ce blog inconnu.


Willy Ronis m'a ouvert la voie.

Le petit livre de Willy Ronis Ce jour là (Folio) dévoile justement les dessous des photos de ce photographe mort en 2009. Il y a celles où il se considérait encore comme un amateur mais qui sont formidables (Montmartre la nuit) ; d'autres, où il rate LA photo et reste posté malgré tout et s'aperçoit que d'autres occasions surviennent, et alors il arme et capte l'instant poétique (Place Vendôme ces jambes de femme qui enjambent une flaque) ; d'autres encore qui ont fait le tour du monde et où jamais le sujet ne l'a contacté (Le Petit Parisien 1952 qui court avec une baguette de pain). A cette époque les gens parlaient moins de droit à l'image c'est vrai, et y aurait il eu des photographes si cela avait été le cas ?

La plage me donne l'occasion de revenir au tai chi pour dire que cela fut rarement pour moi le bon endroit pour pratiquer. Une année, j'ai été piquée par une armée de moustiques ravie de sauter sur une proie aux mains occupées... c'est le fou rire qui m'a vaincu. Une autre fois, mes chevilles se tordaient dans le sable mou... j'ai encore dû renoncer. Mais une autre fois j'ai surpris un pratiquant avancé, solitaire. A distance, je me suis régalée à le regarder se mouvoir avec cette lenteur étrange qui m'a apaisée sans que je cherche à comprendre pourquoi. Je ne connaissais pas cette discipline.
Son image à présent est gravée dans mon imaginaire, je ne peux la partager car j'avais les mains nues. Quelle belle photo s'est échappée.

1 commentaire:

Luzmo a dit…

Pour une photo spontanée elle est chouette !